« Nous sommes au regret », qu’est-ce que c’est?
Dans sa simple mais efficace police d’écriture Arial, digne des mails les plus communs, « Nous sommes au regret » est un projet porté par deux commissaires d’exposition.

Il est né d’un énième refus institutionnel et d’un anniversaire qui vaut le coup, nous le pensons, d’être célébré. En 1863 s’est ouvert le premier Salon des refusés, à l’initiative de Napoléon III, et où le peintre Edouard Manet se voit consacré dans le rejet que l’académisme a fait de son oeuvre : 160 ans plus tard, il a semblé suffisament impertinent et intéressant au regard de l’histoire de l’art de réveiller ce souvenir.

« Nous sommes au regret » est un événement qui interroge cet art qui ne convient pas aux nouveaux salons de l’art contemporain : il met en lumière ce qui continue à vivre malgré le refus, valorise ce qui se dessine en creux. Ces 160 ans sont l’opportunité de célébrer la notion de collectif qui en ces temps précaires et troublés est susceptible d’offrir une respiration aux artistes, ainsi qu’à toute personne travaillant ou côtoyant le monde de l’art.

Les choix curatoriaux de l’exposition s’expliquent d’ailleurs sous cet angle de la réunion. Ils ne doivent pas être lus comme une exclusion, mais simplement comme la préférence, pour cette première édition, d’affinités électives et d’un désir de créer un événement au plus proche de l’histoire de l’art, rendue accessible, inclusive, mais non moins
rigoureuse et pleine de la tentation d’être juste.